La filière biomasse québécoise, pour aujourd’hui et pour demain
Nos choix énergétiques détermineront la viabilité de notre environnement pour les générations futures. Et c’est maintenant! Ainsi, pour Fondaction, dont la raison d’être est d’investir dans une perspective de développement durable, la création d’une filière biomasse est un projet structurant pour l’économie québécoise et permettra l’amélioration des conditions d’existence des hommes et des femmes du Québec.
En matière de développement économique, favoriser la chauffe à la biomasse pour les domaines qui nécessitent de la production de chaleur a un impact positif sur les économies régionales du Québec tout en réduisant les émissions de GES. L’utilisation de la biomasse forestière résiduelle pour produire de l’énergie est une option à retenir pour contribuer à réduire la consommation de carburants fossiles et atteindre des objectifs d’indépendance énergétique et de réduction de notre empreinte carbone.
Soulignons que la biomasse forestière résiduelle est une ressource abondante et renouvelable. La biomasse forestière résiduelle réfère à la biomasse résultant des activités de récolte (rémanents, branches, parties non commerciales et rameaux), des activités de première ou de deuxième transformation (écorces, rabotures, sciures et plaquettes) ainsi que des boues, des liqueurs de papetière, des granules et des bûches de bois compressé. Le ministère des Ressources naturelles du Québec évalue son potentiel de récolte à 6,4 millions de tonnes anhydres en provenance des forêts du Québec. Toute cette biomasse serait tout simplement gaspillée si elle n’était pas utilisée. La valoriser inscrit le chauffage à la biomasse comme une initiative qui contribue à la circularisation des ressources dans un cycle de production, consommation et réutilisation (que certains économistes appellent l’économie circulaire). Considérant ce potentiel de production, le développement de ce secteur en région permettra de créer des emplois et de revitaliser les économies des régions en plus de lutter contre les changements climatiques.
Hydro-Québec soutient que si on exclut l’énergie utilisée pour récolter, transformer et transporter la matière première préalable à la production d’énergie à partir de la biomasse, cette dernière permet « l’évitement d’à peu près autant d’émissions de gaz à effet de serre que la combustion d’énergies fossiles en génère ». Des avantages économiques sont à prendre en considération aussi : au niveau financier, le prix de la biomasse tend à être plus stable et moins élevé que celui du mazout (entre la moitié et le cinquième du prix du mazout entre 1999 et 2009, selon Hydro-Québec).
En ce sens, en tant qu’acteur qui vise à contribuer à la transformation de l’économie québécoise en une économie plus verte, plus démocratique et qui prend en compte l’importance du développement des économies régionales, Fondaction soutient l’utilisation de la biomasse forestière comme énergie pour la chauffe.
Cela dit, même s’il est vrai que cette forme d’énergie peut remplacer avantageusement des combustibles fossiles et contribuer à la réduction des GES et à la vitalité des régions, Fondaction soutient également la position qu’il est important d’encadrer le développement de cette filière afin d’en optimiser les avantages. Selon sa source et son utilisation, la bioénergie peut être écologique ou nocive pour l’environnement. Des projets mal conçus peuvent détruire les efforts de développement de la filière. Finalement, la qualité et la disponibilité du combustible « Biomasse » auront un impact significatif sur la crédibilité de la filière.
Fondaction est donc là pour accompagner le développement d’une filière et la consolider. La feuille de route est déjà parlante à ce sujet. Fondaction a été l’un des membres fondateurs de Vision Biomasse, qui vise la promotion de cette filière. Il a aussi mis en place des projets spéciaux de chauffe à la biomasse résiduelle avec des groupes ou communautés, comme ce fut le cas avec la Capitale nationale ou Les Producteurs en serre, par exemple, et a rendu disponible expertise, accompagnement et une enveloppe de 10 M$ pour financer des projets de conversion, des projets de conditionnement de la biomasse ainsi que des projets vitrines mobilisateurs.
Il reste, cependant, plusieurs défis à relever pour implanter et consolider la filière biomasse. Il sera nécessaire de maintenir une perspective à long terme et cohérente. Il faudra créer des partenariats avec des acteurs de développement dynamiques pour solidifier cette filière, en vue de créer une masse critique de projets de qualité, en cohérence avec les bonnes pratiques. Il faut aussi pouvoir assurer un accompagnement et un financement spécialisé adéquat, incluant une aide financière.
Le soutien de cette filière fait partie de la contribution de Fondaction pour une transition vers l’économie de demain tant au niveau social, économique qu’environnemental. Bref, le soutien de Fondaction envers cette filière reflète notre détermination à donner du sens à l’argent.
Léopold Beaulieu, PDG et fondateur de Fondaction de 1995 à 2019